Les drones agricoles de traitement sont-ils viables pour nos cultures?

Drones agrícolas para la fumigación

Nous vivons actuellement une grande transformation de l’agriculture en lien avec l’utilisation des nouvelles technologies dans le quotidien de nos exploitations. Nous avons tous entendu dire que les drones allaient jouer un rôle très important à l’avenir, mais les drones agricoles de traitement sont-ils viables ? Cet article tente de répondre à cette question !

Ces dernières années, l’agriculture telle que nous l’avons tous connue a subit une grande transformation. Cela est dû en grande partie à l’introduction de nouvelles technologies dans le quotidien de nos exploitations agricoles (équipements novateurs pour l’application des phytosanitaires, systèmes de guidage automatique, capteurs, drones agricoles, logiciels agricoles comme Agroptima, etc.)

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Dans la plupart des cas, tous les outils facilitent la gestion de nos parcelles. Cependant, à l’ère de l’information et Internet, le problème auquel nous sommes confrontés est le nombre de canaux à travers lesquels nous recevons l’information. Pour vous agriculteurs, comme pour nous, cet état de fait nous oblige à consacrer un temps considérable au filtrage pour déterminer quels outils nous seront utiles et lesquels ne sont que pur produits marketing peu pratiques à utiliser au quotidien.Infographie de l'actualité agricole avec l'introduction des drones agricolesSource : Accenture – Expériences d’utilisation des drones et introduction à l’imagerie thermique et multispectrale dans la prise de décision.

Dans cet article, nous vous présentons les dernières nouveautés en matière d’utilisation des drones agricoles de traitement sur les exploitations et la manière dont vous pouvez tirer profit de ces outils à la fois populaires et méconnus.

Quelles sont les applications actuelles des ASP ou drones agricoles ?

ASP, UAV ? Ces acronymes sont parfois utilisés lorsqu’on parle de drones en agriculture, ou simplement « aéronefs sans pilote ». Ces petits engins qui survolent souvent nos campagnes en nos villes pour collecter des images et des informations qui peuvent avoir des utilisations diverses.

1. Prise d’images multispectrales : les images multispectrales obtenues par le drone agricole mesurent la vigueur des végétaux sur la base des radiations émises ou reflétées par les plantes. L’analyse de ces images peut permettre de connaître l’état de santé et de mesurer la croissance de vos cultures.

 Images d'agriculture multispectrale fournies par un drone agricole

2. Images thermiques : les images thermiques permettent de détecter le stress hydrique de la plante. En effet, dans les périodes de stress hydrique, la plante referme ses stomates, ce qui produit une augmentation de la température. De cette manière, il est possible d’optimiser l’utilisation de l’eau et de mettre en place des stratégies d’irrigation de précision.

3. Géomatique et topographie : les images prises par les drones agricoles permettent également d’effectuer des relevés topographiques du terrain, ce qui peut être très utile dans les grands projets agricoles. Par ailleurs, les drones sont déjà utilisés pour des applications en lien avec le cadastre et la propriété.

4. Épandage des phytosanitaires : la technologie des drones de traitement est également un choix possible puisqu’elle permet l’épandage des phytosanitaires depuis les airs. Cette application représente à la fois un défi majeur et une opportunité future pour les applications de précision comme pour la lutte en faveur de la réduction de l’empreinte environnementale de l’agriculture.

Les drones de traitement sont-ils utiles ?

À ce jour, la réponse est oui. Les drones de traitement des cultures on prouvé leur utilité, non seulement pour l’observation et la détection mais également pour le maniement de charges utiles comme un réservoir chargé d’un mélange phytosanitaire.

Selon l’article 3 du RD 1311/2012 sur l’utilisation durable des produits phytosanitaires, l’«épandage aérien» est défini comme suit :

L’épandage de produits phytosanitaires depuis un aéronef, que ce soit un avion, un hélicoptère ou tout autre moyen aérien qui pourrait provenir des avancées scientifiques ou technologiques.

L’apparition d’équipements de pulvérisation montés sur des drones fait évoluer ce concept. Le Ministère de l’Agriculture a donc récemment publié une note informative pour clarifier les exigences auxquelles les différents types de drones doivent se conformer pour épandre les traitements.

 

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Caractéristiques des drones agricoles de traitement

Ils sont encore en pleine phase de développement et présentent des prototypes et équipements de test sur lesquels les caractéristiques suivantes ont été observées :

  •  Ils sont généralement montés sur des appareils multi-rotor
  • Leur poids total peut atteindre 25 kg
  • Ils disposent de réservoirs de 5 à 15 litres
  • Ils utilisent le GPS pour le contrôle de l’altitude et le positionnement
  • Il est possible d’effectuer des traitements en vol automatique ou en vol manuel
  • Le temps maximum de vol est de 24 minutes
  • La vitesse maximale pour l’épandage est de 8 m/seconde
  • La température à laquelle effectuer cette opération peut aller de 0°C à 40°C
  • Ils utilisent différents équipements pour l’épandage : lance ou tige médiane, disposition en trident, bouches de pulvérisation interchangeables, systèmes de contrôle de pressions lors du traitement…

Expériences avec des drones agricoles

La pulvérisation par drone est-elle expérimentée en France ?

Comme indiqué plus haut, les drones de traitement agricoles sont en pleine phase de développement. La possibilité d’expérimenter la pulvérisation par drone était inscrite dans la loi EGAlim du 30 octobre 2018, plus précisément à l’article 82. Elle est désormais une réalité, suite à la publication le 8 octobre de l’arrêté ministériel du 26 août 2019 encadrant sa mise en œuvre.

Le législateur a intégré de nombreux garde-fous qui devraient limiter de fait le nombre d’essais.

Les trois principaux, à savoir le recours à des produits utilisables en bio, l’ouverture du dispositif aux exploitations certifiées HVE (au nombre de 2272 au 1er juillet 2019) et plus encore l’autorisation accordée aux seules parcelles affichant une pente égale ou supérieure à 30%, confine le dispositif à des pratiques anecdotiques.

Il pourrait s’agir notamment de parcelles relevant de cette viticulture dite « héroïque » en terrasses et gradins tels qu’il en existe en Alsace, dans le Beaujolais, dans les Côtes du Rhône Nord, en Savoie, dans le Diois, le Ventoux ou encore à Banyuls et Collioure (Pyrénées-Orientales).

Les drones de traitement agricole sont-ils viables ?

Comme vous avez pu le voir, l’utilisation des drones dans nos campagnes a encore beaucoup de chemin à parcourir. Je peux pourtant affirmer que ce type de technologies pourraient représenter une alternative aux applications conventionnelles, en particulier pour les applications très concrètes : foyer de maladies, zone d’adventices, etc. On évitera ainsi le contact avec les matières les plus toxiques et la compaction du sol par le passage du tracteur. La consommation de combustible pour l’application sera également diminuée.

Entre-temps, je vous recommande à vous, agriculteurs, de noter tous les traitements phytosanitaires que vous appliquez dans votre carnet de plaine, pour disposer d’une bonne traçabilité de votre propriété. N’oubliez pas qu’un outil comme l’application de gestion Agroptima, avec sa technologie accessible et utilitaire, vous permettra d’enregistrer vos traitements dans votre smartphone de façon simple et rapide.

Merci de m’avoir lu, à bientôt dans un prochain article.

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